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Les nouveaux chercheurs d'occasions de l'administration

Votre administration locale fait-elle une bonne affaire quand elle achète des trombones, des ordinateurs ou des services de ramassage des ordures ?

Tout dépend de la façon d'acheter ces biens et ces services. Si les marchés sont attribués sans concurrence, avec une publicité minime et des règles incohérentes pour les soumissionnaires, il y a des chances que les prix seront gonflés.

Des économies importantes à partir d'offres concurrentielles

C'est essentiellement ce qu'a découvert Adalberto Rodríguez Giavarini lorsqu'il a accepté le poste de Secrétaire au trésor et aux finances de la ville de Buenos Aires au début de 1996. Avec un budget pour les acquisitions d'environ 1 milliard de dollars, soit 30 % du budget total de la ville, l'administration municipale avait de bonnes raisons de se faire du souci. Se fondant sur des preuves que les prix de nombreux marchés municipaux étaient de non moins de 30 % plus élevés que les prix du marché ouvert, les autorités de la ville ont chargé A. Rodríguez et d'autres responsables d'opérer une refonte d'ensemble des méthodes d'achat.

Dans un document présenté à l'occasion d'une récente conférence de la BID sur " L'efficacité et la transparence dans les acquisitions du secteur public ", A. Rodríguez a décrit les nouvelles règles d'acquisition de la ville et a donné quelques preuves surprenantes de leur impact. Pour commencer, les autorités ont entrepris d'éliminer les " acquisitions fermées " pour lesquelles seul un nombre restreint de compagnies était autorisé à soumissionner pour un marché, et ont largement ouvert la publicité commerciale pour les possibilités de marchés à venir. Le résultat, a dit A. Rodríguez, s'est traduit par un afflux immédiat du nombre de compagnies soumettant des offres.

Ensuite, elles ont commencé à utiliser une banque de données de "prix de référence". Avant d'attribuer un marché, les responsables des acquisitions peuvent maintenant vérifier rapidement les prix les plus récents du marché pour tout produit ou service et les comparer avec les prix des offres.

Les résultats de ces changements ont été immédiats, a dit A. Rodríguez. Lorsque la ville a demandé des nouvelles propositions pour un marché qui venait à expiration et qui consistait à assurer les services d'alimentation à 29 hôpitaux métropolitains, 34 compagnies ont soumis des offres concurrentielles. Le nouveau marché a été attribué pour un coût d'un peu moins de 32 millions de dollars, soit 47 % de moins que les 59 millions de dollars payés à l'entreprise antérieure pour les mêmes services.

Des économies comparables ont été réalisées à mesure que la ville attribuait des marchés dans d'autres secteurs. Selon A. Rodríguez, Buenos Aires a épargné 37 % sur les services d'alimentation des écoles publiques, 45 % sur le ramassage des ordures et l'entretien de l'éclairage public, et 60 % sur les marchés qui gèrent les cuisines communales. Dans l'ensemble, la ville a épargné 200 millions de dollars dans la première année qui a suivi les réformes concernant les acquisitions.

A. Rodríguez a ajouté que la ville a également amélioré ses relations avec les fournisseurs en remaniant son système de paiement de façon à les payer en temps voulu. Des imperfections dans le système antérieur - les paiements étaient décentralisés et émis par l'unité qui avait acheté un service - avaient abouti à des retards chroniques de paiement, retards que les entrepreneurs prenaient en compte en dernier ressort pour justifier leurs prix plus élevés. La ville a maintenant centralisé le système de paiement en établissant un compte unique géré par le Bureau du Trésor général.

" L'intégration financière permise par un compte unique favorise la transparence et a tendance à réduire les pouvoirs discrétionnaires ", déclare A. Rodríguez dans son document. Dans le même temps, la ville est en train de décentraliser l'aspect achat du processus de passation des marchés. Pourquoi ? Parce que le fait de laisser à chaque division au sein de l'administration de la ville le soin de contrôler les achats des biens et des services qu'elle utilise, élimine plusieurs couches bureaucratiques et rend le processus des acquisitions plus flexible.

 

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