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Le cauchemar de la circulation

 

´ Si la planification des transports ne s'améliore pas radicalement, de nombreuses villes latino-américaines sont vouées à l'effondrement. ª Tel est le jugement sévère posé par Henry Malbrán, conseiller technique auprès du ministère chilien des Transports et des Télécommunications à Santiago, lors d'une récente réunion des planificateurs dans le domaine des transports au siège de la BID à Washington.
Les firmes et les particuliers en Amérique latine se sont certes accommodés des embouteillages et des retards, mais le redressement économique des dernières années montre que les transports atteindront bientôt leur point critique dans de nombreuses villes de la région. Des gens et des biens en nombre record se bousculent tous les jours aux portes des villes et le nombre des voitures qui circulent dans les villes ne cesse d'augmenter.

 

Mais les dépenses que les mairies consacrent aux transports publics, au respect du cadre de vie et à la voirie sont tout simplement insuffisantes. Et les transports ne sont souvent pas à la portée de la bourse de ceux qui en ont le plus grand besoin.

La plupart des discussions à la réunion, qualifiée de remue-méninges qui contribuera à l'élaboration des politiques de la BID en matière de planification des transports, ont porté sur Santiago (Chili) et Curitiba, capitale de l'Etat brésilien de Parana, deux villes qui ont suscité un intérêt international en raison de leurs méthodes d'aménagement des transports urbains.
A Curitiba, à compter des années 70, la mairie a désigné cinq grands couloirs réservés exclusivement aux autobus publics. Dans le même temps, elle n'a accordé des permis de construire en vue d'aménagements commerciaux ´ denses ª que le long de ces couloirs, de sorte qu'aujourd'hui les citoyens peuvent prendre le bus pour faire leurs courses. Les trajets d'autobus font l'objet de concessions accordées à des entreprises privées, tandis qu'une agence municipale de réglementation contrôle de très près les dessertes et leur qualité.

A Santiago, quatre fois plus importante que Curitiba, les pouvoirs publics s'efforcent de freiner la pollution atmosphérique et de décongestionner la ville par une stratégie en deux axes, qui consiste à privilégier les transports publics et à rationaliser l'usage des voitures particulières. Il y a dix ans, le désordre et la confusion régnaient dans les transports par autobus, confiés à des entreprises qui encombraient les grandes artères et boudaient le plus souvent les zones périphériques moins fréquentées. Le service laissait à désirer et de nombreux bus étaient anciens et très polluants. Aujourd'hui, la ville de Santiago accorde les concessions de trajets d'autobus aux transporteurs qui assurent le meilleur service et utilisent les véhicules les plus propres. Les autorités municipales établissent et réglementent les trajets pour assurer la desserte de tous les quartiers de la ville et des couloirs ont été réservés aux autobus sur les grandes artères. Le service s'est nettement amélioré, les émissions sont un peu plus faibles et quelque 61 % des citoyens de Santiago se rendent à leur travail en autobus.

Les participants à la réunion de la BID ont souligné que les exemples de Curitiba et de Santiago n'étaient pas nécessairement valables pour de nombreuses autres villes, mais ils ont convenu que la planification des transports devait répondre à plusieurs critères.
D'abord, cette planification doit s'inscrire dans un schéma d'aménagement de l'espace urbain qui s'articule autour des plans d'occupation des sols.
Ensuite, les mairies doivent créer des agences de réglementation puissantes qui contrôleront et feront respecter les schémas d'aménagement et les politiques relatives aux transports, toutes compétences confondues.

Troisièmement, les villes doivent trouver des solutions innovatrices et équitables pour inciter les citoyens des grandes villes à ne pas utiliser leur voiture pour aller au travail.
Enfin, les responsables doivent examiner avec soin le pour et le contre de tous les modes de transports publics et encourager les sociétés d'exploitation à utiliser des véhicules ´ propres ª.

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