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L’Amérique latine et les Caraïbes prévoient un ralentissement de la croissance au cours des quatre prochaines années

D’après une enquête menée par la Banque interaméricaine de développement (BID), les leaders d’Amérique latine et des Caraïbes tablent sur une baisse ou une croissance modérée du revenu par habitant pendant la période 2009 - 2012, ainsi que sur une dépendance financière accrue des gouvernements vis-à-vis des institutions internationales. Ces prévisions tranchent nettement avec les performances économiques récentes de la région, qui a connu une croissance annuelle de 4,1 % du revenu par habitant au cours des cinq dernières années.

Les leaders de la région s’attendent au maintien ou à l’accroissement de l’influence des gouvernements sur l'économie et définissent la lutte contre la pauvreté et les inégalités comme principal défi du développement pour les quatre prochaines années, suivi de  près par la lutte contre la violence et la criminalité et l’amélioration de la qualité de l’éducation.

« L'enquête indique que les leaders d’Amérique latine et des Caraïbes sont très inquiets au sujet de l’économie mondiale et de l’impact éventuel de la crise sur la pauvreté », a déclaré Luis Alberto Moreno, le Président de la BID. « Les institutions multilatérales telles que la BID ont un rôle important à jouer pour faire face à la conjoncture actuelle et doivent davantage accroître leur soutien dans les années à venir afin de répondre aux besoins croissants de la région. »

La BID discutera des résultats de l’enquête et des réponses à apporter à la crise financière internationale actuelle lors de la 50ème Assemblée annuelle de son Conseil des gouverneurs qui se tiendra à Medellin en Colombie du 27 au 31 mars. Les représentants des 48 pays membres de la Banque, parmi lesquels la Chine figure pour la première fois cette année, rechercheront également les voies et moyens de renforcer le soutien de la BID à la région.

Entre novembre 2008 et janvier 2009, la BID a mené, dans les 26 pays membres d’Amérique latine et des Caraïbes, une enquête auprès de 317 personnes influentes du gouvernement, du secteur privé, des organisations caritatives, des médias et du monde universitaire. L’enquête avait pour objectif de recueillir les points de vue de leaders d’opinion, d’hommes politiques, de fonctionnaires, de professeurs d’université, de membres de la société civile et de chefs d'entreprise au sujet de la situation économique.

Les résultats de cette enquête seront présentés le 28 mars lors d’un séminaire sur le thème : « Les défis majeurs de notre temps », qui sera animé par le Président de la BID Luis Alberto Moreno, et dont l’un des intervenants sera Enrique V Iglesias, Secrétaire général du Secrétariat général ibéroaméricain.

Les plus pessimistes et les plus optimistes

D’après l’enquête, pas moins de 92 % des personnalités de la région s’attendent à une croissance du Produit Intérieur Brut inférieure ou à peine supérieure à la croissance démographique. Les leaders du Nicaragua, d’Haïti et d’El Salvador sont les plus pessimistes. Plus des deux tiers des personnalités interrogées dans ces trois pays prévoient une chute du revenu par habitant au cours des quatre prochaines années.

Le Pérou et le Chili sont parmi les plus optimistes. Près du tiers des personnalités ayant participé à l’enquête au Pérou et plus du cinquième de celles du Chili ont déclaré s’attendre à une augmentation du revenu par habitant supérieure de plusieurs point de pourcentage à la croissance démographique.

Financements

Près de la moitié des personnes interrogées prévoient une dépendance accrue de leurs pays vis-à-vis des organisations internationales telles que la BID, pour le financement de leur compte courant et de leur budget. Les pays des Caraïbes et d'Amérique centrale figurent parmi ceux où la majorité des personnalités tablent sur une plus forte dépendance des financements accordés par les organisations internationales au cours des quatre années à venir.

Dans de plus grands pays comme le Brésil, le Chili et le Mexique, la plupart des personnalités pensent que la dépendance des financements internationaux ne changera pas beaucoup. Seules les personnalités du Nicaragua et d’Haïti s’attendent en majorité à une réduction de l’aide financière des organisations internationales au cours des quatre prochaines années.

Dépendance des financements des organisations internationales 2009-2012



Plus de 90 % des personnalités sondées prévoient l’accroissement ou le maintien de l’influence du gouvernement sur l’économie au cours des quatre prochaines années. 49 % d’entre elles pensent que cette influence ne changera pas beaucoup et 43 % que le gouvernement jouera un rôle plus important. Toutes les personnalités ayant participé à l’enquête en Bolivie, en Équateur et au Venezuela pensent que le gouvernement exercera une influence accrue sur l’économie. 

Influence du gouvernement sur l’économie 2009-2012



Les défis majeurs du développement

La crise a modifié les points de vue quant à certains des plus grands défis du développement auxquels la région sera confrontée au cours des quatre prochaines années. Dans le cadre de l’enquête, il a été demandé aux participants de choisir sur une liste de 16 éléments, les cinq principaux défis du développement auxquels leur pays est confronté.

Le changement le plus important est lié à la conjoncture économique et aux institutions financières, qui sont actuellement parmi les cinq sources de préoccupation majeure de la région. Dans une enquête similaire menée en 2006, ces éléments ne figuraient même pas parmi les dix premiers.

 

La pauvreté et les inégalités ont reçu le plus grand nombre de suffrages des participants à l’enquête réalisée en 2009, alors qu’il y a trois ans ce fut l’éducation. La violence et la criminalité, notamment liées au trafic de drogue, constituent la deuxième source de préoccupation des personnalités de la région, alors qu’elle était la quatrième dans l’enquête de 2006.



La liste des principaux défis du développement varie largement en fonction des pays. Pour des pays plus grands et riches comme le Brésil et le Chili, l’éducation est considérée comme priorité numéro 1. Pour le Venezuela et l’Équateur, la situation macroéconomique constitue la plus importante source de préoccupation, tandis que la pauvreté et les inégalités représentent les principaux défis du développement pour El Salvador et le Guatemala.

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